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Raisonnement par Récurrence

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Le raisonnement par récurrence est une méthode essentielle en mathématiques pour démontrer des propriétés ou des théorèmes concernant les entiers naturels. Cette technique repose sur un principe logique simple : si une propriété est vraie pour un entier de départ et que sa validité pour un entier nnn implique sa validité pour $n+1$, alors cette propriété est vraie pour tous les entiers naturels supérieurs ou égaux au point de départ. Dans cet article, nous allons explorer en détail le raisonnement par récurrence, ses étapes, et ses applications à travers des exemples concrets.


Définition du Raisonnement par Récurrence

Le raisonnement par récurrence consiste à prouver une propriété $P(n)$ pour tous les entiers $n \geq n_0$​, où $n_0$​ est un entier donné. Cela s’effectue en deux étapes principales :

  1. Initialisation : Vérifier que la propriété $P(n)$ est vraie pour $n=n_0$. $$ \text{Montrer que}\; P(n_0​)\; \text{est vraie}.$$
  2. Hérédité : Supposer que la propriété est vraie pour un entier $k \geq n_0$​ et montrer qu’elle est vraie pour $k+1$. $$P(k) \implies P(k+1).$$

Si ces deux étapes sont remplies, alors, selon le principe de récurrence, $P(n)$ est vraie pour tout $n \geq n_0$​.


Étapes du Raisonnement par Récurrence

1. Initialisation

On prouve que la propriété est vraie pour l’entier de départ $n_0$ .$$\text{Montrer que } \;P(n_0)\; \text{ est vraie.}$$

2. Hypothèse de récurrence

On suppose que la propriété est vraie pour un entier $k$ donné.$$\text{Supposons que }\; P(k) \;\text{ est vraie.}$$

3. Étape héréditaire

On montre que la propriété est vraie pour $k+1$, en utilisant l’hypothèse $P(k)$.$$\text{Montrer que } P(k) \implies P(k+1).$$

Conclusion

D’après le principe de récurrence, $P(n)$ est vraie pour tout $n \geq n_0$​.


Exemple Classique : Somme des nnn Premiers Entiers Naturels

Problème

Prouvons que pour tout entier $n \geq 1$, la somme des $n$ premiers entiers naturels est donnée par :$$S(n) = \frac{n(n+1)}{2}.$$

Solution

  1. Initialisation
    Pour $n=1$, on a : $$S(1) = 1 = \frac{1(1+1)}{2}.$$​. La propriété est vraie pour $n=1$.
  2. Hypothèse de récurrence
    Supposons que la formule est vraie pour un entier $k$, c’est-à-dire :

$$S(k) = \frac{k(k+1)}{2}.$$

  1. Étape héréditaire
    Montrons que la formule est vraie pour $k+1$, c’est-à-dire :

$$S(k+1) = \frac{(k+1)(k+2)}{2}.$$

En utilisant l’hypothèse de récurrence, on a $$S(k+1) = S(k) + (k+1) = \frac{k(k+1)}{2} + (k+1).$$

Factorisons $(k+1)$ :$$S(k+1) = (k+1) \left( \frac{k}{2} + 1 \right) = (k+1) \left( \frac{k+2}{2} \right) = \frac{(k+1)(k+2)}{2}.$$

La propriété est donc vraie pour $k+1$.

  1. Conclusion
    Par le principe de récurrence, la formule est vraie pour tout$n \geq 1$.

Applications du Raisonnement par Récurrence

1. Inégalités

Prouver des inégalités comme :$2^n > n^2, \quad \forall n \geq 5.$.

2. Divisibilité

Montrer que $7^n – 1$ est divisible par 6 pour tout $n \geq 1$.

3. Algorithmes

Vérifier la validité des algorithmes, comme la preuve de la complexité d’un tri par insertion.


Exercice d’Application

Problème :
Prouvez que pour tout entier $n \geq 1$, la somme des carrés des nnn premiers entiers naturels est donnée par :$$S(n) = \frac{n(n+1)(2n+1)}{6}.$$

Indication : Suivez les étapes du raisonnement par récurrence.

Exercice corrigés

Montrer par récurrence que pour tout entier n⩾1, on a : $$ S_n=\frac{1}{1\times 2}+\frac{1}{2\times 3}+\cdots+\frac{1}{n\times (n+1)}=1-\frac{1}{n+1}.$$ En effet, pour n=1, on a $S_1=\frac{1}{1\times 2}=1-\frac{1}{1+1}$. Donc c’est vraie. En suite, en suppose que $S_n$ est vraie, et montrons que $S_{n+1}$ est vraie. On a \begin{align*} S_n&=\frac{1}{1\times 2}+\frac{1}{2\times 3}+\cdots+\frac{1}{n\times (n+1)}+\frac{1}{(n+1)\times (n+2)}\cr &= S_n+\frac{1}{(n+1)\times (n+2)}\cr &=1-\frac{1}{n+1}+\frac{1}{(n+1)\times (n+2)}\cr &= 1-\frac{1}{n+2}.\end{align*}


Conclusion

Le raisonnement par récurrence est une méthode rigoureuse et élégante utilisée pour démontrer une infinité de résultats à partir de quelques étapes simples. En maîtrisant cette technique, vous pouvez résoudre des problèmes variés, des séries aux algorithmes, en passant par les preuves d’inégalités.

Pratiquez régulièrement pour approfondir votre compréhension et votre maîtrise de ce puissant outil mathématique.

Puissance d’un Nombre

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La notion de puissance d’un nombre est fondamentale en mathématiques, que ce soit pour simplifier des calculs, résoudre des équations ou comprendre des concepts avancés comme les logarithmes ou les séries. Cet article explore la définition d’une puissance, ses principales propriétés et quelques exemples pour illustrer son utilisation.


Définition : Puissance d’un Nombre

La puissance d’un nombre est une opération mathématique qui consiste à multiplier un nombre, appelé base, par lui-même un certain nombre de fois, déterminé par l’exposant.

Formulation mathématique

Soit $a$ un nombre réel et $n$ un entier naturel non nul. La puissance $a^n$ est définie comme :$$a^n = \underbrace{a \times a \times \cdots \times a}_{n \text{ facteurs}}.$$

Par exemple :$2^3 = 2 \times 2 \times 2 = 8$.

Cas particuliers

  1. Puissance de zéro : Pour tout nombre $a \neq 0$, on définit :$$a^0 = 1.$$ Exemple : $5^0 =1$.
  2. Puissance de 1 : Pour tout nombre $a$, on a :$$a^1 = a.$$ Exemple : $7^1 = 7$.
  3. Puissance négative : Pour tout $a \neq 0$ et $n \in \mathbb{N}^*$, on définit :$$a^{-n} = \frac{1}{a^n}.$$​Exemple : $2^{-3} = \frac{1}{2^3} = \frac{1}{8}$​.

Propriétés des Puissances

Les puissances obéissent à plusieurs règles fondamentales qui permettent de simplifier des expressions mathématiques.

1. Multiplication de puissances de même base

$$a^m \times a^n = a^{m+n}.$$

Exemple : $2^3 \times 2^4 = 2^{3+4} = 2^7 = 128$.

2. Division de puissances de même base

$$\frac{a^m}{a^n} = a^{m-n}, \quad a \neq 0.$$

Exemple : $\frac{5^4}{5^2} = 5^{4-2} = 5^2 = 25.$

3. Puissance d’une puissance

$$(a^m)^n = a^{m \times n}.$$

Exemple : $(3^2)^3 = 3^{2 \times 3} = 3^6 = 729$.

4. Produit de puissances avec bases différentes mais même exposant

$$a^n \times b^n = (a \times b)^n.$$

Exemple : $2^3 \times 3^3 = (2 \times 3)^3 = 6^3 = 216$.

5. Division de puissances avec bases différentes mais même exposant

$$\frac{a^n}{b^n} = \left(\frac{a}{b}\right)^n, \quad b \neq 0.$$

Exemple : $\frac{4^2}{2^2} = \left(\frac{4}{2}\right)^2 = 2^2 = 4$.


Applications des Puissances

1. Calcul rapide

Les puissances permettent d’effectuer des calculs complexes rapidement. Par exemple, au lieu de multiplier $2 \times 2 \times 2 \times 2$, on écrit simplement $2^4$.

2. Exposants dans la science

Les puissances sont utilisées pour représenter de grands nombres ou des petits nombres en notation scientifique.
Exemple : $1 \,000 \,000 = 10^6$, et $0,0001 = 10^{-4}$.

3. Géométrie

En géométrie, les puissances sont utilisées pour calculer des aires et des volumes.
Exemple : L’aire d’un carré de côté $a$ est $a^2$, et le volume d’un cube de côté $a$ est $a^3$.


Exemples Résolus

Exemple 1 : Simplification d’une expression

Simplifions $3^4 \times 3^2 \div 3^3$. $$3^4 \times 3^2 = 3^{4+2} = 3^6.$$

Ensuite :$$\frac{3^6}{3^3} = 3^{6-3} = 3^3 = 27.$$

Exemple 2 : Calcul avec des puissances négatives

Calculons $2^{-3} \times 4^{-2}.$ $$2^{-3} = \frac{1}{2^3} = \frac{1}{8}, \quad 4^{-2} = \frac{1}{4^2} = \frac{1}{16}$$

Ainsi :$$2^{-3} \times 4^{-2} = \frac{1}{8} \times \frac{1}{16} = \frac{1}{128}.$$

Exemple 3 : Notation scientifique

Convertissons $3 \,200 \,000$ en notation scientifique :$$3 \,200 \,000 = 3,2 \times 10^6.$$

De même, $0,000056 = 5,6 \times 10^{-5}.$


Exercice d’Application

  1. Simplifiez l’expression $(2^3)^4 \times \frac{2^6}{2^5}$​.
  2. Calculez $(5^{-2} \times 25^{-1})$.
  3. Exprimez $0,00720$ en notation scientifique.

Conclusion

La notion de puissance d’un nombre est une pierre angulaire des mathématiques, indispensable dans de nombreux domaines, de l’arithmétique à l’algèbre en passant par la géométrie et la physique. En maîtrisant les règles des puissances, vous pouvez simplifier des calculs, résoudre des problèmes complexes et comprendre des concepts avancés. Pratiquez régulièrement pour vous familiariser avec ces propriétés et les appliquer efficacement.

Groupes quotients exercices corrigés

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Les groupes quotients sont une notion fondamentale en algèbre, jouant un rôle clé dans la théorie des groupes. Ils permettent de comprendre comment un groupe peut être « simplifié » ou « réduit » en modulant les éléments d’un sous-groupe. Dans cet article, nous explorons la définition des groupes quotients, leurs propriétés, et des exemples concrets pour illustrer leur utilité.

Groupes Quotients: Définition

Sous-groupe normal

Un sous-groupe $H$ d’un groupe $G$ est dit normal ou distingué s’il satisfait à la condition suivante : forall $g \in G,\; gHg^{-1} = H$. En d’autres termes, si vous conjuguez les éléments de $H$ par n’importe quel élément de $G$, vous obtiendrez toujours un élément de $H$. On note cela $H\triangleleft G$.

Proposition: Soient $G$ et $G’$ deux groupes d’éléments neutres $e$ et $e’$, respectivement. Si $f:G\to G’$ est un morphisme de groupe alors $\ker(f)\triangleleft G$

Soient $g\in G$ et $h\in \ker(f)$. En particulier, on a $f(h)=e’$ et $f(g)f(g^{-1})=f(gg^{-1})=e’.$ D’autre part, $$ f(ghg^{-1})=f(g)f(h)f(g^{-1})=f(g)f(g^{-1})=e’.$$ Donc $ghg^{-1}\in\ker(f)$.

Structure de groupe quotient

Soit $(G,\cdot)$ un groupe et $H$ un sous groupe de $G$. Pour $x,y\in G$ nous définissons la relation binaire suivante $$ x\mathscr{R}y \Longleftrightarrow x^{-1}\cdot y\in H.$$Il est bien évident que $\mathscr{R}$ est une relation d’équivalence sur $G$. L’ensemble des quotients associé à cette relation $G/\mathscr{R}$ sera noté $G/H$. Nous avons alors $$ G/H=\{gH: g\in G\}.$$ Nous avons $gH$ qui est appelé la classe classe à gauche de l’élément $g$ de $G$. De même, $Hg$ est appelé la classe à droite de $g$.

Il est facile de montrer que pour tout $g\in G$, l’application $f:H\to gH$ telle que $f(h)=gh$ est bijective. Ceci implique que les enemble $H$ et $gH$ ont même cardinal ($|H|=|gH|$).

Théorème de Lagrange: Soit $G$ un groupe fini. Si $H$ est un sous groupe de $G$, alors le cardinal de $H$ divise celui de $G$. On notera $|G/H|$ où $[G:H]$ le nombre $|G|/|H|$. De plus, $[G:H]$ s’appelle l’indice de $H$ dans G

On peut voir $G$ comme une partition construite à travers les classes d’équivalence selon la relation $\mathscr{R}$. Donc on a $$ G=\cup_{g\in G}gH.$$ Comme par hypothèse le groupe $G$ est fini, alors il existe un entier naturel $n$ tel que $G=\{g_1,\cdots,g_n\}$. Ainsi $$ G=\{g_1H,\cdots,g_nH\}.$$ Mais on a deja vue que $|H|=|g_iH|$ pour tout $i\in\{1,2,\cdots,n\}$. Donc $|G|=n |H|$.

Proposition: Soit $G$ un groupe et $H$ un sous groupe de groupe $G$. Les classes à gauche et à droite de la relation d’équivalence héritée de $H$ coïncident si et seulement si $H$ est normal dans $G$.

« \Longrightarrow » Nous supposons que pour tout $g\in G$ $gH=Hg$. Donc pour tout $h\in H$, nous avons $gh\in Hg$. Il existe donc $k\in H$ tel que $gh=kg$. En multipliant par $g^{-1}$, on obtient $ghg^{-1}=k\in H$. Ce qui montre que $H$ est normal en $G$.

« \Longleftarrow » On suppose que $H\triangleleft G$. Donc pour tout $g\in G$, et tout $h\in H$, on a $ghg^{-1}\in H$. Ainsi $gh\in Hg$. Par suite $gH\subset Hg$. Mais notre discussion en haut, $|H|=|gH|=|Hg|$. Ainsi $gH= Hg$

On définit une opération sur G/H par $$ (gH)(kH) = (gk)H,\quad g,k\in G.$$ Muni de cette opération $G/H$ est un groupe si et seulement si le sous groupe $H$ est distingué. Il est est appelé un groupe quotient.

Exemple de Groupe Quotient

Prenons $G = \mathbb{Z}$, le groupe des entiers avec l’addition, et $H=3\mathbb{Z}$, le sous-groupe des multiples de $3$.

Étapes :

  1. Définition des Classes :
    Les classes de congruence modulo $H$ sont :$$0 + 3\mathbb{Z}, \quad 1 + 3\mathbb{Z}, \quad 2 + 3\mathbb{Z}.$$Chaque classe regroupe les entiers ayant le même reste modulo 3.
  2. Ensemble Quotient :
    Le groupe quotient $\mathbb{Z}/3\mathbb{Z}$ contient exactement 3 éléments :$$\mathbb{Z}/3\mathbb{Z} = \{0, 1, 2\}.$$
  3. Opération :
    L’addition est définie modulo 3. Par exemple :$$(1 + 3\mathbb{Z}) + (2 + 3\mathbb{Z}) = (3 + 3\mathbb{Z}) = 0 + 3\mathbb{Z}.$$

Exercices corrigés sur les groupes quotients

Exercice: Soient $G$ un groupe et $H,K$ deux sous groupes de $G$ tels que $H\triangleleft G$ et $K\triangleleft G$. Montrer que sous groupe engendré par $H\cup K$ est normal.

Soit $g\in G$ et $x\in \langle H\cup K\rangle$. D’apres la definition d’un groupe engendré par une partie, on a $$ x=h_1^{\tau_1}\cdots h_n^{\tau_n}k_1^{\mu_1}\cdots k_m^{\mu_m},$$ avec $h_i\in H$, $\tau_i=\pm 1$, $k_j\in K$, $\mu_j=\pm1$ pout $i=1,\cdots,n$ et $j=1,\cdots,m$. Comme les sous groupes $H$ et $K$ sont normaux dans $G$, alors pour tout $i,j$ ona $ g^{-1}h_i^{\tau_i}g\in H$ et $g^{-1}k_j^{\mu_j}g\in K$. Ainsi $$ g^{-1}xg=(g^{-1}h_1^{\tau_1}g)\cdots (g^{-1}h_n^{\tau_n}g)(g^{-1}k_1^{\mu_1}g)\cdots (g^{-1}k_m^{\mu_m}g)\in \langle H\cup K\rangle.$$

Applications des Groupes Quotients

  1. Cryptographie
    Les groupes quotients sont utilisés pour simplifier les structures algébriques dans des algorithmes cryptographiques.
  2. Topologie Algébrique
    En topologie, les groupes quotients apparaissent naturellement dans les constructions de groupes fondamentaux et de cohomologie.
  3. Symétries
    Les groupes quotients sont utilisés pour étudier les symétries dans la physique et les mathématiques.

Conclusion

Les groupes quotients permettent d’analyser les groupes en les décomposant en parties plus simples. Ils sont essentiels dans de nombreuses branches des mathématiques, notamment l’algèbre, la topologie et la géométrie. Une compréhension solide de ce concept ouvre la porte à des applications avancées et des découvertes fascinantes dans diverses disciplines.

Groupes monogènes et cycliques

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Entrez dans le monde des groupes monogènes et cycliques, deux concepts fondamentaux en algèbre. Ce cours offre un résumé complet et des exercices corrigés pour maîtriser ces structures essentielles.

Résumé de cours sur les groupes monogènes et cycliques

En première année de classes préparatoires et à l’université, vous avez déjà abordé les concepts de groupes et de sous-groupes. Dans cette section, nous allons approfondir et étendre votre compréhension de ces concepts essentiels.

Groupe engendré par une partie

On commence par rappeler le résultat suivant :

Si $G$ est un groupe et $(H_i)_{i\in I}$ une famille de sous groupes de $G$. Alors $\cap_{i\in I} H_i$ est un sous groupe de $G$.

Considérons un ensemble $X$ inclus dans le groupe $G$, et soit $(H_i)_{i\in I}$ une famille de sous-groupes de $G$ tels que $X$ soit inclus dans chaque $H_i$ pour tout $i\in I$. Dans ce contexte, définissons $\langle X\rangle$ comme l’intersection de tous les $H_i$. C’est un sous-groupe de $G$ qui englobe $X$ et qui est le plus petit sous-groupe contenant $X$, communément appelé le sous-groupe engendré par l’ensemble $X$. De plus on dit que $X$ est une partie génératrice,

Si $G$ est un groupe et $X$ une partie non vide $G$. Alors \begin{align*} \langle X\rangle=\{x^{\tau_1}_1 x^{\tau_1}_1\cdots x^{\tau_n}_n &| x_i\in X,\; \tau_i=\pm 1,\cr &i=1,\cdots,n,\; n\in\mathbb{N}^\ast\}.\end{align*}

Groupe monogène, groupe cyclique

On définit un groupe monogène comme étant un groupe dont l’ensemble générateur se réduit à un seul élément. Ainsi, selon le résultat précédent, si $G$ est un groupe multiplicatif, alors le groupe monogène engendré par un élément $x$ est donné par l’ensemble $\langle x\rangle=\{ x^n: n\in\mathbb{Z}\}$. En revanche, si le groupe $G$ est additif, alors $\langle x\rangle$ se présente comme l’ensemble $\{ nx: n\in\mathbb{Z}\}$. Cette distinction est fondamentale pour comprendre la structure des groupes monogènes.

On appelle groupe cyclique, tout groupe monogene et fini.

Order d’un élément dans un groupe

Soit $G$ un groupe (multiplicatif) d’élément neutre $e$. Alors un élément $x$ de $G$ est dit d’ordre fini s’il existe $k\in \mathbb{N}^\ast$ tel que $x^k=e$. Plus précisement, on appelle ordre de $x$ le plus petit entier $n\in \mathbb{N}^\ast$ tel que $x^n=e$. De plus, on a les propriétés suivantes:

Soit $G$ un groupe et $x\in G$. Alors on a

  1. Si $x$ est d’ordre $d$, alors le groupe engendré par $x$ est de cardinal $d,$ ($|\langle x\rangle|=d$). Autrement dit $$\langle x\rangle=\{x^k:k=0,\cdots,d-1\}.$$
  2. Lorsque l’ordre de $x$ égale a $d$, alors pour tout $n\in\mathbb{Z},$ on a $x^n=e$ si et seulememt si $d|n$.
  3. Si $G$ est un groupe fini, tout élément $a$ de $G$ est d’ordre fini divisant $|G|$.

Exercices corriges sur les groupes monogènes et cycliques

Nous proposons ici une collection d’exercices sur les groupes monogènes et cycliques.

Groupes cycliques classiques

Exercice 1: ⭐⭐☆☆☆ Montrer qu’un groupe monogène est isomorphe, soit à $\mathbb{Z}$, soit à $\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}$ pour un entier.

Considérons un groupe $G$ avec un élément $x \in G$. Nous savons que $\langle x\rangle={ x^n: n\in\mathbb{Z}}$. Maintenant, définissons l’application $f:\mathbb{Z}\to G$ telle que $f(k)=x^k$. Il est immédiat de constater que $f$ est un morphisme de groupe. De plus, par construction, $f$ est surjective.

Examinons le noyau de $f$, noté $\ker(f)$. Ce noyau est un sous-groupe de $\mathbb{Z}$. Par conséquent, $\ker(f)$ est de la forme $\ker(f)=n\mathbb{Z}$, où $n$ est un entier naturel. Si $n=0$, alors le noyau de $f$ se réduit à l’élément neutre, et cela signifie que $f$ est injective. Ainsi, $f$ est bijective, ce qui établit que $\langle x\rangle$ est isomorphe à $\mathbb{Z}$.

Maintenant, lorsque $n\geq 1$, le morphisme $f$ induit un isomorphisme $\overline{f}$ entre le groupe quotient $\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}$ et le groupe monogène $\langle x\rangle$, défini par $\overline{f}(\overline{k})=x^k$. La surjectivité de $\overline{f}$ est évidente, car tout élément de $\langle x\rangle$ peut être atteint par $x^k$.

De plus, si $\overline{f}(\overline{k})=0$ dans $\langle x\rangle$, cela signifie que $x^k=e$ dans $G$, où $e$ est l’élément neutre. Cela conduit à $k\in \ker(f)=n\mathbb{Z}$. Ainsi, $\overline{k}=\overline{0}$, montrant ainsi que $\overline{f}$ est également injective.

Cette explication clarifie davantage comment le morphisme $f$ induit un isomorphisme entre $\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}$ et $\langle x\rangle$ dans le cas où $n\geq 1$.

Exercice 2: ⭐☆☆☆☆ Montrer que le groupe additif $\mathbb{Z}\times \mathbb{Z}$ n’est pas monogène.

Par l’absurde, supposons qu’il existent $a,b\in \mathbb{Z}^\ast$ tels que $\mathbb{Z}\times \mathbb{Z}=\langle (a,b)\rangle$. Comme $(0,1)$ et $(1,0)$ sont dans $\langle (a,b)\rangle$, ils existent $p,q\in\mathbb{Z}$ tels que $(0,1)=(pa,pb)$ et $(1,0)=(qa,qb)$. En particulier, $qa =1,$ et donc $a\neq 0$. D’autre part, on a aussi $pa=0$, ce qui implique $p=0$. C’est une contraduction avec le fait que $pb=1$.

Atour du groupe des rationnels

Exercice 3: ⭐⭐⭐☆☆ Soit $\mathbb{Q}$ l’ensemble de tous les rationels.

  1. Montrer que le groupe additif $(\mathbb{Q},+)$ n’est pas monogène.
  2. En déduire que le groupe additif $\mathbb{R}$ n’est pas monogène.
  3. Montrer que $\mathbb{Q}$ est engendré par l’ensemble $(\frac{1}{n!})_{n\ge 1}$.
  4. Montrer que tout sous-groupe monogène non nul de $\mathbb{Q}$ est infini.
  5. Montrer que tout sous-groupe de type fini, non nul, de $\mathbb{Q}$ est isomorphe a $\mathbb{Z}$.

  1. Supposons par absurde que $\mathbb{Q}$ soit un groupe monogène. Par exemple, on peut supposer qu’il est généré par un élément de la forme $\frac{p}{q}$ avec $p$ et $q$ sont des entiers dans $\mathbb{Z}$ avec $q\neq 0 $ et $p$ sont premiers avec $q$. Comme $\frac{1}{2q}\in \mathbb{Q}$, alors par hypothèse il existe $n\in \mathbb{Z}$ tel que $\frac{1}{2q}=n\frac{ p}{q}$, ce qui donne $2np=1$ en $\mathbb{Z}$. C’est absurde car $2np$ est pair.
  2. Supposons que $\mathbb{R}$ soit monogène, donc isomorphe à $\mathbb{Z}$ car il est infini, selon exercice 1. Ainsi le sous-groupe $\mathbb{Q}$ est isomorphe à un sous-groupe de $\mathbb{Z}$ qui est de la forme $n\mathbb{Z}$. D’autre part, on sait que l’application $\mathbb{Z}\to n\mathbb{Z}$ définie par $f(k)=nk$ est un isomorphisme. Donc $\mathbb{Q}$ serait isomorphe à $\mathbb{Z}$, ainsi $\mathbb{Q}$ serait monogène puisque $\mathbb{Z}$ est monogène. D’après la question 1, c’est impossible.
  3. Soit $x\in \mathbb{Q}$ tel que $x=\frac{m}{n}$ avec $n\ge 1$ et $m\in \mathbb{Z}$. On peut aussi écrire $$ x= k \frac{1}{n!},\qquad k=m(n-1)!\in\mathbb{Z}.$$ Cela montre que $\mathbb{Q}$ est généré par des éléments de la forme $\frac{1}{n!}$ avec $n\ge 1$.

Sous groupe d’un groupe cyclique

Exercice: ⭐⭐⭐☆☆ Montrez que tout sous-groupe d’un groupe cyclique est lui-même cyclique.

Soit $G$ un groupe cyclique engendré par un élément $g$ et $H$ un sous groupe non trivial de $G=\langle g\rangle$. Soit $h\in H$ l’un de ces éléments non triviaux, donc $h\in G$. Par suite, $h = g^l\in H$ pour un certain entier non nul $l$. Par suite l’ensemble $$\Omega:=\{k\in\mathbb{N}^\ast | g^k\in H\}$$ est non vide. Elle est aussi minoré par $0$ donc admet un minimum $d$. Par les propriétés de groupe, on a évidement $\langle g^d\rangle\subset H$.

Maintenant nous allons montrer que $H\subset \langle g^d\rangle$. En effet, si $x\in H\subset G=\langle g\rangle$, alors il existe un entier non nul $\ell$ tel que $x=g^\ell$. La division de $\ell$ par $d$ donne $\ell=k d+r$ avec $0\le r < d$. Ainsi $$ g^r =g^{\ell} (g^d)^{-k}\in H.$$ Ceci montrer que $r\in \Omega$, c est une contraduction avec le fait que $d=\min\Omega$ et $r < d$. Donc $r=0$ et par suite $\ell=k d$. Donc $x=(g^d)^k\in \langle g\rangle$.

Groupe cyclique complexe

Exercice: ⭐⭐⭐☆☆ On pose $$U_n=\{z\in \mathbb{C}^\ast : z^n=1\}.$$

  1. Montrer que $U_n$ est un sous-groupe cyclique d’ordre $n$ de $\mathbb{C}^\ast$ engendré par $e^{\frac{2i\pi}{n}}$.
  2. Soit $a,b$ deux entiers naturels. On pose $d={\rm pgcd}(a,b)$ et $m={\rm ppcm}(a,b)$. Soit $n\in\mathbb{N}^{\ast}$ un multiple commun de $a$ et $b$. On note $\rho=e^{\frac{2i\pi}{n}}$. Montrer que$$\langle \rho^a \rangle \cap\langle \rho^b\rangle=\langle \rho^m\rangle\quad\text{et}\quad \langle \rho^a,\rho^b\rangle=\langle \rho^d\rangle.$$
  3. Montrer que la réunion de tous les $U_n$ est un sous-groupe de $\mathbb{C}^\ast$. Est-il de type fini (c’est-à-dire engendré par un nombre fini d’éléments)? Justifier.

  1. Soit $z=re^{i\theta}$ avec $r>0$ et $\theta\in \mathbb{R}$. On a\begin{align*}z\in U_n &\;\Longleftrightarrow\; z^n=r^n e^{i\theta}=1 \cr & \;\Longleftrightarrow\; r=1,\; n\theta\in 2\pi\mathbb{Z}\cr & \;\Longleftrightarrow\; r=1,\; \theta\in \frac{2\pi}{n}\mathbb{Z} \cr & \;\Longleftrightarrow\; z\in \langle e^{\frac{2i\pi}{n}}\rangle.\end{align*}Ainsi $$U_n=\langle e^{\frac{2i\pi}{n}}\rangle.$$
  2. Si $\rho^k\in U_n,$ alors on a\begin{align*}\rho^k\in \langle \rho^a\rangle & \;\Longleftrightarrow\;\exists\,q\in\mathbb{Z},\; \rho^k=\rho^{qa}\cr & \;\Longleftrightarrow\;\exists\,q\in\mathbb{Z},\; \rho^{k-qa}=1\cr & \;\Longleftrightarrow\;\exists\,q\in\mathbb{Z},\; k-qa\in n\mathbb{Z}\cr & \;\Longleftrightarrow\; k\in a\mathbb{Z}+n\mathbb{Z}=a\mathbb{Z}\;\text{puis}\;a\; \text{divise}\;n\end{align*}De même $\rho^k\in \langle \rho^b\rangle$ si et seulement si $k\in b\mathbb{Z}$. Ainsi $\rho^k\in\langle \rho^a\rangle\cap\langle \rho^b\rangle$ si et seulement si $k\in a\mathbb{Z}\cap b\mathbb{Z}=m\mathbb{Z}$ . D’autre part, \begin{align*}\rho^k\in \langle \rho^a,\rho^b\rangle& \;\Longleftrightarrow\;\exists,(u,v)\in\mathbb{Z}^2,\;\rho^k=\rho^{au+bv}\cr & \;\Longleftrightarrow\;\exists,(u,v)\in\mathbb{Z}^2,\;\rho^{k-(au+bv)}=1\cr & \;\Longleftrightarrow\;\exists,(u,v)\in\mathbb{Z}^2,\;k-(au+bv)\in n\mathbb{Z}\cr & \;\Longleftrightarrow\; k\in a\mathbb{Z}+b\mathbb{Z}+n\mathbb{Z}=a\mathbb{Z}+b\mathbb{Z}=d\mathbb{Z}.\end{align*}
  3. La reunion de $U_n$ n’est pas vide car il contient $1$. Soit $x,y\in \cup_n U_n$, donc il existent $\ell,m\in \mathbb{N}^\ast$ tels que $x^\ell=1$ et $y^m=1$. Alors $(xy^{-1})^{\ell m}=1$. Donc $xy^{-1}\in U_{\ell m}\subset \cup_n U_n$, et donc $U:=\cup_n U_n$ est un sous-groupe de $\mathbb{C}^\ast$. Supposons que $U$ est de type fini. Ils existent donc $n_1,n_2,\cdots,n_k\in\mathbb{N}^\ast$ et $(z_{1},z_{2},\cdots,z_{k})\in U_{n_1}\times U_{n_2}\times\cdots\times U_{n_k}$ tels que\begin{align*}U=\langle z_1,z_2,\cdots,z_k\rangle.\end{align*}Ainsi tout élément de $z$ de $U$ s’écrit$$z=z_1^{a_1}z_2^{a_2}\cdots z_k^{a_k}$$avec $a_1,a_2,\cdots,a_k$ dans $\mathbb{Z}$. Maintenant si on pose $N={\rm ppcm}(n_1,n_2,\cdots,n_k)$. On a alors $z^N=1,$ ce qui implique $z\in U_N$ est donc $U\subset U_N$. C’est une contarduction. Donc $U$ n’est pas de type fini.

 Applications linéaires: Cours

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Les applications linéaires sont un concept fondamental en mathématiques, en particulier dans le domaine de l’algèbre linéaire. Une application linéaire est une fonction mathématique qui préserve les propriétés de la structure vectorielle entre deux espaces vectoriels. En d’autres termes, elle respecte les opérations de somme vectorielle et de multiplication par un scalaire.

Propriétés des applications linéaires

Espace vectoriel des applications linéaires

Dans ce cours, nous considérons $\mathbb{K}$ comme le corps des nombres réels ou des nombres complexes. De plus, nous travaillerons avec deux espaces vectoriels, notés $E$ et $F$, définis sur le même corps scalaire $\mathbb{K}$.

Une application $f:E\to F$ est dite linéaire si: pour tout $x,y\in E$ et tout $\lambda,\mu\in\mathbb{K}$ on a $$ f(\lambda x+\mu y)=\lambda f(x)+\mu f(y).$$ On note

Si $f$ est linéaire alors $f(0_E)=0_F$, car on a: $$f(0_E)=f(0_E+0_E)=f(0_E)+f(0_E)=2f(0_E).$$

Exemple: Soient $C(\mathbb{R})$ l’espace vectoriel des fonctions continues sur $\mathbb{R}$ et $C^1(\mathbb{R})$ son sous-espace vectoriel des fonctions de classe $C^1(\mathbb{R})$ sur $\mathbb{R}$. Nous examinons l’application $T : C^1(\mathbb{R}) \rightarrow C(\mathbb{R})$ définie par $T(f) = f’$. Conformément à nos cours sur les fonctions dérivables, il est évident que $T$ est une application linéaire.

On note $\mathcal{L}(E,F)$ l’ensemble de toutes les applications linéaires de l’espace vectoriel $E$ dans l’espace vectoriel $F$. Si $f$ et $g$ sont deux éléments de $\mathcal{L}(E,F)$ et $\lambda$ est un scalaire de $\mathbb{K}$, alors nous définissons les opérations $f+g$ et $\lambda f$ comme suit : pour tout $x$ appartenant à $E$, $(f+g)(x) = f(x) + g(x)$ et $(\lambda f)(x) = \lambda f(x)$.

Il est important de noter que grâce à ces définitions, nous pouvons montrer le resultat suivant:

$(\mathcal{L}(E,F), +, \cdot)$ forme un espace vectoriel sur le corps $\mathbb{K}$.

Lorsque l’espace de départ $E$ est égal à l’espace d’arrivée $F$, nous notons cet ensemble $\mathcal{L}(E,E)$ de manière plus concise comme $\mathcal{L}(E)$. De plus, chaque application linéaire $f$ appartenant à $\mathcal{L}(E)$ est appelée un endomorphisme.

Si $u,v\in \mathcal{L}(E)$ alors leur composition $u\circ v\in \mathcal{L}(E)$. De plus on a

$(\mathcal{L}(E),+,\circ)$ est un anneau.

Noyau et image d’une application linéaire

Pour une application linéaire $f : E → F$, le noyau (ou kernel) de $f$ est l’ensemble des vecteurs de $E$ qui sont envoyés au vecteur nul de $F$, c’est-à-dire le noyau de $f$ est défini comme $$\ker(f) = \{x \in E:f(x) = 0\}.$$ L’image de $f$ est l’ensemble des vecteurs de $F$ atteints par $f$, c’est-à-dire $${\rm Im}(f) = \{f(x) : x \in E\}.$$ Il est facile de voir que $\ker(f)$ est un sous espace de $E$ et ${\rm Im}(f)$ est un sous espace de $F$.

Une application linéaire est injective si et seulement si son noyau est réduit au vecteur nul.

On peut aussi montrer que si $f\in\mathcal{L}(E,F)$ et si $\{e_i:i\in I\}$ une famille génératrice de $E$, alors $$ {\rm Im}(f) ={\rm Vect}\{f(e_i): i\in I\}.$$

Isomorphisme

Une application linéaire bijective (c’est-à-dire à la fois injective et surjective) entre deux espaces vectoriels est appelée un isomorphisme. Les espaces vectoriels isomorphes ont la même structure et peuvent être considérés comme équivalents du point de vue de l’algèbre linéaire.

Un endomorphisme bijectif est appelé un automorphisme de l’espace vectoriel $E$. L’ensemble de tous les automorphismes de $E$ est noté ${\rm GL}(E)$. De plus, il est aisé de démontrer que $({\rm GL}(E), \circ)$ forme un groupe.

Projections et symétries

Dans un espace vectoriel $E$, les projections et les symétries sont des types spécifiques d’applications linéaires qui ont des propriétés particulières et des utilisations importantes. Explorons ces concepts plus en détail:

Projections

On part de deux sous espaces $V$ et $W$ supplémentaires de $E$.

Une projection $p$ sur $V$ parallèlement à $W$ est une application linéaire $p\in\mathcal{L}(E)$ qui envoie chaque vecteur $x$ de $E$ sur un vecteur $p(x)$ de $V$ tout en maintenant la condition que la différence $x – p(x)$ appartienne à $W$.

Formellement, pour tout vecteur $x \in E$, la projection $p(x)$ sur $V$ parallèlement à $W$ satisfait les deux conditions suivantes :

  1. $p(x) \in V$.
  2. $x – p(x) \in W$.

Maintenant, examinons les propriétés de $\ker(p)$ (le noyau de $p$) et $im(p)$ (l’image de $p$) :

  • $\ker(p)$ est l’ensemble des vecteurs $x$ de $E$ tels que $p(x) = 0$, c’est-à-dire les vecteurs de $E$ qui sont complètement projetés dans $W$.
  • $im(p)$ est l’ensemble des vecteurs $y$ de $V$ qui sont atteints par la projection $p$, c’est-à-dire les vecteurs dans $V$ qui sont des images possibles de la projection.

Caractérisation des projections: Une application linéaire $p : E \rightarrow E$ est une projection sur $V$ parallèlement à $W$ si et seulement si elle satisfait les conditions suivantes :

  1. $p^2 = p$, c’est-à-dire que la projection appliquée deux fois est égale à elle-même (idempotence).
  2. $\ker(p) = W$, ce qui signifie que le noyau de la projection est égal à $W$.
  3. $im(p) = V$, c’est-à-dire que l’image de la projection est égale à $V$.

En d’autres termes, une projection est une application linéaire qui, lorsqu’elle est appliquée une deuxième fois, ne change pas le résultat initial, et qui projette les vecteurs dans $E$ sur $V$ tout en maintenant la composante dans $W$.

Symetries

Une symétrie dans un espace vectoriel $E$ est une application linéaire qui transforme chaque vecteur $x$ en un autre vecteur $s(x)$ de manière à préserver certaines propriétés géométriques. Il existe deux types principaux de symétries :

1. Symétrie par rapport à un sous-espace : Une symétrie par rapport à un sous-espace $V$ de $E$ est une application linéaire qui envoie chaque vecteur $x$ de $E$ sur un vecteur $s(x)$ de manière à ce que la différence $x – s(x)$ appartienne à $V$. En d’autres termes, la composante du vecteur $x$ qui est perpendiculaire à $V$ reste inchangée, tandis que la composante parallèle à $V$ est inversée. Cette symétrie reflète le vecteur $x$ de l’autre côté du sous-espace $V$.

2. Symétrie par rapport à un point : Une symétrie par rapport à un point fixe $a$ est une application linéaire qui envoie chaque vecteur $x$ de $E$ sur un vecteur $s(x)$ de manière à ce que la ligne droite passant par $a$ et le point $x$ soit également la ligne droite passant par $a$ et le point $s(x)$. En d’autres termes, la distance de $x$ à $a$ est égale à la distance de $s(x)$ à $a$. Cette symétrie crée une réflexion par rapport au point $a$.

Les symétries sont utilisées pour étudier des transformations géométriques et sont importantes dans de nombreux domaines, notamment la géométrie, la physique, et l’ingénierie. Elles permettent de modéliser des phénomènes de réflexion et de symétrie dans des espaces vectoriels, ce qui est essentiel pour comprendre les propriétés géométriques des objets et des systèmes.

Suites de fonctions

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Les suites de fonctions sont un sujet important en mathématiques, en particulier en analyse réelle. Elles sont utilisées pour étudier le comportement de fonctions lorsque la variable indépendante varie. Voici un cours de base sur les suites de fonctions, suivi de quelques exemples pour illustrer les concepts.

Donc le rest de ce cours sur les suite de fonctions, on note par $\mathscr{F}(\mathbb{I},\mathbb{R})$ l’ensemble des fonctions de $I\subseteq\mathbb{R}$ dans $\mathbb{R}$. De plus on note par $\mathscr{F}_b(\mathbb{I},\mathbb{R})$ l’ensembles des fonctions bornées de $I$ dans $\mathbb{R}$.

Types de convergences de suites de fonctions

Difference entre suite de nombres et suite de fonctions

Avant de plonger dans le sujet, il est essentiel de comprendre ce qu’est une suite de fonctions. Jusqu’à présent, nous avons exploré les suites de nombres réels, représentées comme des éléments de $\mathscr{F}(\mathbb{N},\mathbb{R})$. En analogie, une suite de fonctions est une entité de $\mathscr{F}(\mathbb{N},\mathscr{F}(\mathbb{I},\mathbb{R}))$, où $I\subseteq \mathbb{R}$. Ainsi, les éléments de cette suite sont des fonctions notées $f_n\in \mathscr{F}(\mathbb{I},\mathbb{R})$, et elle sera désignée sous la forme $(f)_n$.

Convergences simple et uniforme

En mathématiques, le concept de convergence est étroitement lié à la notion de distance (métrique) entre les objets. Dans le cas des suites de nombres réels, la convergence est déterminée à l’aide de la valeur absolue, qui définit la distance entre les éléments de $\mathbb{R}$. En analogie, pour une suite de fonctions, il est essentiel de définir une notion de distance dans l’espace $\mathscr{F}(\mathbb{I},\mathbb{R})$.

En effet, dans ce contexte, la distance entre deux fonctions, notées $f$ et $g$ dans $\mathscr{F}(\mathbb{I},\mathbb{R})$, correspond à la distance entre leurs graphes. Ainsi, dire que $f$ est proche de $g$ revient à signifier deux choses : premièrement, que chaque point du graphe de $f$, $(x, f(x)),$ est proche de son homologue dans le graphe de $g,$ $(x, g(x))$, ce qui caractérise la convergence ponctuelle. Deuxièmement, cela peut également signifier que les deux graphes de $f$ et $g$ sont contenus dans une bande de largeur très étroite, ce qui caractérise la convergence uniforme. On a les definitions suivantes:

Condition suffisante: Soient $(f_n)$ et $f$ des fonctions dans $\mathscr{F}(\mathbb{I},\mathbb{R})$. Alors:

  • On dit que la suite de fonction $(f_n)$ converge simplement vers $f$ si: \begin{align*} \forall \varepsilon>0,\;\forall x\in I,\;\exists &n_0\in \mathbb{N}\; \text{tel que}\cr n\ge n_0 &\Rightarrow |f_n(x)-f(x)|\le \varepsilon. \end{align*}
  • La suite de fonction $(f_n)$ converge uniformément vers $f$ si: \begin{align*} \forall \varepsilon>0,\;\exists &n_0\in \mathbb{N}\; \text{tel que},\;\forall x\in I,\cr n\ge n_0 &\Rightarrow |f_n(x)-f(x)|\le \varepsilon. \end{align*}

Remarque: si $f,g\in \mathscr{F}_b(\mathbb{I},\mathbb{R})$ sont des fonctions bornées, alors la distance entre $f$ et $g$ est définie part: $$ \|f-g\|_{\infty,I}:=\sup_{x\in I}|f(x)-g(x)|.$$ Alors la convergence uniforme pour une suite de fonctions $(f_n)\subset \mathscr{F}_b(\mathbb{I},\mathbb{R})$ vers une une fonction $f\in \mathscr{F}_b(\mathbb{I},\mathbb{R})$ est caractérisé par $$ \lim_{n\to\infty} \|f_n-f\|_{\infty,I}=0.$$

Conséquence de la convergence uniforme des suites de fonctions

Conservation de la continuité

La question cruciale est de savoir si une suite de fonctions continues, notée $(f_n)$, converge vers une fonction $f$, est-ce que cette fonction limite est également continue ? Pour aborder cette question, prenons un exemple simple. Considérons la suite de fonctions $f_n:[0,1]\to \mathbb{R}$ définie par $f_n(x)=x^n$ pour tout $x\in [0,1]$. Il est important de noter que les fonctions $f_n$ sont continues sur l’intervalle $[0,1]$.

Cependant, cette suite converge simplement vers une fonction limite, notée $f:[0,1]\to \mathbb{R}$, qui est discontinue. Cette fonction limite est définie comme suit : $$ f(x)=\begin{cases} 0,& x\in [0,1[,\cr 1, & x=1.\end{cases}$$ Ainsi, dans ce cas, la convergence simple ne préserve pas la continuité de la fonction limite. De plus, on peut démontrer que la suite de fonctions $(f_n)_n$ ne converge pas uniformément.

Ce contre-exemple met en évidence le fait que la convergence de suites de fonctions peut être complexe, et que la convergence simple ne garantit pas toujours la continuité de la fonction limite. De plus, il illustre également la nécessité de distinguer entre la convergence simple et la convergence uniforme lors de l’analyse des suites de fonctions.

Théorème: Si chaque fonction $f_n$ est continue sur $I$ et que $(f_n)_n$ converge uniformément vers $f$ sur $I$, alors $f$ est également continue sur I.

La convergence uniforme de la suite de fonctions, pour tout $\varepsilon>0$, il existe $N\in \mathbb{N}$ (assez grand) tel que pour tout $y\in I$ on a $|f_N(y)-f(y)|\le \varepsilon$. D’autre part, soit $a\in I$. Comme $f_N$ est continue en $a$, alors il existe $\eta>0$ tel que pour tout $x\in I$ avec $|x-a|\le \eta$ on a $|f_N(x)-f_N(a)|\le \varepsilon$. Par l’inégalité triangulaire, nous avons \begin{align*} |f(x)-f(a)|&\le |f(x)-f_N(x)|+|f_N(x)-f_N(a)+ | f_N(a)-f(a)|\cr & \varepsilon+\varepsilon+\varepsilon=3\varepsilon,\end{align*}dès que $|x-a|\le \eta$. Ainsi $f$ est continue en $a$.

Permutation limite/intégrale 

On rappelle que toute fonction continue sur un intervalle fermé borné $[a,b]$ est bornée (théorème de Heine) et elle est intégrable sur $[a,b]$.

Théorème: Si chaque fonction $f_n$ est continue sur $[a,b]$ et que $(f_n)_n$ converge uniformément vers $f$ sur $[a,b]I$, alors $$ \lim_{n\to\infty} \int^b_a f_n(t)dt=\int^b_a \lim_{n\to\infty} f_n(t)dt=\int^b_a f(t)dt.$$

Comme pout tout $t\in [a,b]$ on a $|f_n(t)-f(t)|\le \|f_n-f\|_\infty$, alors \begin{align*} \left| \int^b_a f_n(t)dt-\int^b_a f(t)dt\right|& \le \int^b_a |f_n(t)-f(t)| dt\cr & \le (b-a)\|f_n-f\|_\infty.\end{align*}. Ceci termine la preuve!

Dérivabilité et convergence uniforme de suites de fonctions

Une fonction $g$ est dite de classe $C^1$ sur un intervalle $I$, si elle est dérivable sur $I$ et sa fonction dérivée est continue si $I$.

Théorème: : Soit $(f_n)_n$ une suite de fonctions telle que chaque fonction $f_n$ est de classe $C^1$ sur $I$. De plus on suppose qu’il existe une fonction $g:I\to\mathbb{R}$ telle que

  • $(f_n)_n$ converge simplement vers une fonction $f$
  • la suite de fonctions derivées $(f’_n)_n$ converge uniformément vers $g$ sur tout segment contenu dans $I$.
  • Alors la fonction est de classe $C^1$ sur $I$ et $f’=g$.

Ce résultat joue un rôle important dans les exercices sur les suites de fonctions.

De plus, étant donné que nous avons défini une notion de convergence pour les suites de fonctions, nous pouvons désormais aborder la notion de séries de fonctions.

Résolution des systèmes linéaires

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La résolution des systèmes linéaires est une tâche fondamentale présente dans les domaines des mathématiques, de la physique, de l’ingénierie et de nombreuses autres disciplines. Cette compétence trouve des applications dans divers contextes, de la conception de circuits électroniques à l’analyse financière en passant par la modélisation des phénomènes naturels. Dans cet article, nous explorerons les méthodes de résolution des systèmes linéaires, leurs applications et leurs implications dans le monde réel.

Introduction aux Systèmes Linéaires

Un système linéaire de $n$ équations et $p$ inconnues est un système de la forme $$ S:\begin{cases} a_{11}x_1+a_{12}x_2+\cdots+a_{1p}x_p=y_1\cr a_{21}x_1+a_{22}x_2+\cdots+a_{2p}x_p=y_2\cr \vdots \cr a_{n1}x_1+a_{n2}x_2+\cdots+a_{np}x_p=y_n \end{cases}$$ avec $\{a_{ij}: 1\le i\le n,\; 1\le j\le p\}$ et $(y_i)_{1\le i\le n}$ sont des scalaires fixés et les $(x_i)_{1\le i\le n}$ sont les inconnues.

Si on pose $$ A=(a_{ij})_{1\le i\le n, 1\le j\le p},\quad X=\begin{pmatrix}x_1\\ \vdots\\ x_p\end{pmatrix},\quad Y=\begin{pmatrix}y_1\\ \vdots\\ y_n\end{pmatrix},$$ alors le système linéaire $S$ est équivalent à $AX=Y$.

  1. Le système est compatibe s’il existe au moins une solution.
  2. On dit que le système $S$ est homogène si $Y=0$.
  3. Le système $AX=0$ est appelé un système homogène associé à $S$.

Méthodes de Résolution des Systèmes Linéaires

Il existe plusieurs méthodes pour résoudre des systèmes linéaires. Les méthodes les plus couramment utilisées incluent :

Méthode de Substitution: pratique pour dimension 2

La méthode de substitution consiste à résoudre une équation pour l’une des variables en fonction de l’autre, puis à substituer cette expression dans l’autre équation. Elle est particulièrement utile pour les systèmes simples à deux équations et deux variables.

Méthode de l’Élimination de Gauss

La méthode de l’élimination de Gauss, également connue sous le nom de méthode du pivot de Gauss, consiste à transformer le système initial en une forme échelonnée réduite (forme échelonnée gaussienne) à l’aide d’opérations élémentaires sur les lignes. Une fois le système échelonné obtenu, il est relativement simple de trouver les solutions.

Méthode de la Matrice Inverse (système de Gramer)

Cette méthode repose sur la notion de matrices. Le système linéaire est représenté sous forme matricielle, puis la matrice inverse est utilisée pour résoudre le système en multipliant les deux côtés de l’équation matricielle par l’inverse de la matrice des coefficients. La solution du système est $$ X=A^{-1}Y.$$


Calcul des Primitives : Exercices Corrigés

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Plongez dans le passionnant domaine du calcul des primitives et des exercices corrigés, où nous vous présentons un résumé clair de cette discipline fondamentale du calcul intégral. Pour les élèves en terminale scientifique et les étudiants en première année de classes préparatoires et d’université, cet article offre une opportunité d’approfondir vos compétences en techniques de calcul.

Les Fondements du Calcul des Primitives

Le calcul des primitives, inverse de la dérivation, trouve des applications dans divers domaines.

Une primitive d’une fonction $f:D\to \mathbb{R}$ est une fonction derivable $F:D\to \mathbb{R}$ telle que $F'(x)=f(x)$ pour tout $x\in D$.

Cette relation simple revêt une importance capitale, permettant de déterminer des grandeurs comme l’aire sous une courbe ou le calcul de quantités physiques.

Si $F$ représente une primitive de $f$, alors $F+c$ est également une primitive de $f,$ $c$ étant une constante. De même, si $F$ et $G$ sont deux primitives d’une même fonction $f,$ alors $(F-G)’=f-f=0,$, ce qui conduit à $F-G=c,$ où $c$ est une constante constante.

Lorsque la fonction $f$ est continue, alors on a le Théorème fondamental du calcul intégral suivant :

Théorème: Soit $f:D\to\mathbb{R}$ est une fonction continue sur $D$. Alors pour tout $x_0\in D$, la fonction suivante $$ F:D\to\mathbb{R},\quad F(x)=\int_{x_0}^x f(t)dt$$ est dérivable sur $D$ et $F’=f$ sur $D$.

Techniques de Calcul des Primitives

Pour évaluer efficacement les primitives, plusieurs techniques s’avèrent indispensables. En effet, un calcul direct peut parfois suffire si la fonction possède une expression simple, comme c’est le cas pour les fonctions polynomiales. Cependant, lorsque la forme de la fonction devient un peu plus complexe, deux autres méthodes se révèlent particulièrement utiles, comme décrit dans les paragraphes suivants :

Intégration par parties

Cette méthode se base sur la formule du produit de Leibniz pour la dérivation, et permet de transformer des intégrales de produits en intégrales plus accessibles.

Avant de présenter la formule d’intégration par parties, il est crucial d’établir une clarification préalable. En effet, une fonction $f$ est qualifiée de continûment dérivable sur $D,$ ou appartient à la classe $C^1(D),$ si elle est dérivable sur $D$ et si sa dérivée $f’$ est continue sur $D$.

Théorème: Soient $u,v:D\to\mathbb{R}$ deux fonctions de classe $C^1(D)$. Alors pour tout $a,x\in D$, $$ \int^x_a u'(t)v(t)dt=\left[u(t)v(t)\right]^x_a-\int^x_a u(t)v'(t)dt,$$ avec $$ \left[u(t)v(t)\right]^x_a=u(x)v(x)-u(a)v(a).$$

Changements de Variables

L’introduction d’une nouvelle variable peut simplifier considérablement certaines intégrales complexes.

Théorème: Soient $\varphi:D\to\mathbb{R}$ une fonction de classe $C^1(D)$ et $f$ une fonction continue sur $f(D)$. Alors pour tout $a,x\in D$, $$ \int^{\varphi(x)}_{\varphi(a)} f(s)ds=\int^x_a f(\varphi(t))\varphi'(t)dt.$$

Exercices corrigés sur le calcule primitives

Produit de l’exponentielle avec les fonctions trigonométriques

Exercice: Calculer les primitive suivante: $$ I=\int^x_0 \sin(t)e^tdt,\quad J=\int^x_0 \cos(t)e^tdt.$$

Remarquons que $$ (\sin(t)e^t)’=\cos(t)e^t+\sin(t)e^t, \quad t\in\mathbb{R}.$$ Donc $$ I+J=\left[ \sin(t)e^t \right]^x_0=\sin(x)e^x.$$ Ainsi avec cette égalite, il suffit de calculer $I$ ou bien $J$. En effet, par integration par parties, on a \begin{align*} J&=\int^x_0 (\sin(t))’e^tdt\cr & =\left[ \sin(t)e^t \right]^x_0-\int^x_0 \sin(t)e^tdt\cr &= \sin(x)e^x+\int^x_0 (\cos(t))’e^tdt\cr &= \sin(x)e^x+\left[ \cos(t)e^t \right]^x_0-\int^x_0 \cos(t)e^tdt\cr &=\sin(x)e^x+\cos(x)e^x-1-J. \end{align*} Donc $$ J=\frac{(\sin(x)+\cos(x))e^x-1}{2}.$$ On a alors $$ I=\sin(x)e^x-J=\frac{(\sin(x)-\cos(x))e^x+1}{2}.$$

Fonctions intégrales

Exercice: Soit la fonction $$ g(x)=\int^x_{\frac{1}{x}} e^{\sqrt{t}}dt.$$

  1. Determiner le domaine de definition $D_g$ de la fonction $g$.
  2. Montrer que $g$ est derivable sur $D_g$, et calculer $g’$.

  1. On pose $$ f(t)=e^{\sqrt{t}},\quad D_f=[0,+\infty[.$$ Pour que les bornes de l’intégrale soient bien définies, deux choses sont nécessaires : ​​$x\neq 0$ et l’intervalle d’extrémité $x$ et $\frac{1}{x}$ sont inclus dans $D_f$ . Donc $D_g=]0,+\infty[.
  2. Comme $f$ est continue sur $D_f$, alors $f$ admet une primitive $F$ et $F’=f$. Donc pour tout $x>0$, $$ g(x)=\int^x_{\frac{1}{x}}F'(t)dt=F(x)-F(\frac{1}{x}).$$ Ainsi $g$ est dérivable sur $]0,+\infty[$, en somme et composé de fonctions dérivables. De plus, pour tout $x>0$, \begin{align*} g'(x)&=f(x)- (\frac{1}{x})’f(\frac{1}{x})\cr &= e^{\sqrt{x}}+\frac{e^{\frac{1}{\sqrt{x}}}}{x^2}.\end{align*}

Fonctions dérivables: Cours

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Les fonctions dérivables jouent un rôle central en mathématiques et en sciences. Elles permettent de comprendre comment une fonction change à mesure que sa variable indépendante évolue. Ce cours exhaustif vous guidera à travers les concepts clés des fonctions dérivables, de leurs propriétés fondamentales à leurs applications pratiques.

Introduction aux fonctions dérivables

L’essence de la dérivation réside dans la compréhension de la manière dont une fonction évolue au fur et à mesure que sa variable indépendante change. Soit$f: \mathbb{R}\to\mathbb{R}$ une fonction. La dérivée de$f$ en un point$x_0$ est une mesure du taux de variation instantané de $f$ à ce point. Intuitivement, la dérivée nous permet de capturer le comportement local de la fonction, montrant comment elle « fluctue » autour du point $x_0$.

Definition de la dérivée

Commencons ce cours sur les fonctions dérivables par donner la definition mathématique de la dérivée d’une fonction.

Une fonction $f: I\subset \mathbb{R}\to \mathbb{R}$ est dérivable au point $x_0\in I$ si la limite suivante existe $$ L=\lim_{x\to x_0} \frac{f(x)-f(x_0)}{x-x_0}.$$ Dans ce cas, on dit que le nombre réel $L$ est la dérivée de $f$ au point $x_0$ et on écrit $L=f'(x_0)$.

Si on pose $h=x-x_0$, et si $f$ est dérivable en $x_0$, alors $$ \lim_{h\to 0} \frac{f(x_0+h)-f(x_0)}{h}=f'(x_0).$$ Ceci nous conduit la caracterisation suivante de la dérivée: Une fonction $f$ est dérivable au point $x_0\in I$ si et seulement si il existent $L\in \mathbb{R}$ et $\varepsilon h\mapsto \varepsilon(h)$ tels que $\varepsilon(h)\to 0$ quand $h\to 0$ et $$ f(x_0+h)=f(x_0)+L h+h\varepsilon(h).$$ Ici $L$ coincide avec $f'(x_0)$. Cette formule est appelée le développement limité d’ordre $1$ de la fonction $f$ au point $x_0$.

Remarque: Si $f$ est dérivable au point $x_0$, alors elle est aussi continue en $x_0$. Donc la continuité est une condition necessaire pour la derivee d’une fonction.

Une fonction $f$ est dite dérivable sur $I$ si elle est dérivable en tout point $x_0$ de $I$.

Explorez des exercices sur les fonctions dérivables et démontrez leur continuité tout en identifiant les points où elles sont non dérivables.

Si $f$ est dérivable sur $I$, alors on peut definition une fonction $f’:I\to \mathbb{R},$ $x\mapsto f'(x)$, appelée la fonction derivée de $f$. Si de plus $f’$ est continue sur $I,$ alors $f$ est dite continuement dérivable sur $I$ ou de classe $C^1$ sur $I$, et on note $f\in C^1(I)$.

Règles de dérivation pour les fonctions dérivables

Les règles fondamentales de la dérivation sont essentielles pour manipuler les dérivées des fonctions. Quelques règles importantes incluent :

  1. Si $f$ et $g$ sont dérivables sur $I$ alors $f+g$ et $fg$ sont dérivables sur $I$ et on a : \begin{align*}& (f+ g)’=f’+g’\cr & (fg)’=f’g+fg’.\end{align*}
  2. Soent $f$ et $g$ deux fonctions dérivables en un point $x_0$ tels que $g(x_0)\neq 0$, alors le quotient $\frac{f}{g}$ est dérivable en $x_0$ et $$ \left( \frac{f}{g}\right)'(x_0)=\frac{f'(x_0)g(x_0)-f(x_0)g'(x_0)}{(g(x_0))^2}.$$
  3. On se donne deux fonctions $f:I\to\mathbb{R}$ et $g:J\to\mathbb{R}$ tel que $f(I)\subset J$. On suppose que $f$ esr dérivable en un point $x_0\in I$ et $g$ dérivable en $f(x_0)$ alors la fonction $g\circ f: I\to \mathbb{R}$ est dérivable en $x_0$ et on a $$ (g\circ f)'(x_0)=f'(x_0) g'(f(x_0)).$$
  4. On suppose que $f:I\to \mathbb{R}$ est bijective sur $I$, derivable en $a$ tel que $f'(a)\neq 0$. Alors la fonction reciproque $f^{-1}$ est derivable en $b=f(a)$ et on a $$ \left(f^{-1} \right)'(b)=\frac{1}{f'(f^{-1}(b))}.$$

Les règles de dérivation sont des outils puissants pour manipuler les dérivées de fonctions. La règle de la somme, la règle du produit et la règle de la chaîne permettent de dériver des fonctions complexes en utilisant les dérivées de fonctions plus simples. Les fonctions élémentaires telles que les polynômes, les exponentielles, les logarithmes et les fonctions trigonométriques ont des dérivées bien définies, facilitant le calcul des dérivées dans divers contextes.

Extremum local en un point

Dans un cours sur les fonctions dérivables, il est essentel de discuter le extrema des fonctions. En effetm L’extremum local en un point est un concept fondamental en analyse mathématique qui décrit les valeurs maximales et minimales qu’une fonction peut atteindre dans un voisinage immédiat d’un point spécifique. Formellement

Soit $f:\mathbb{R}\to \mathbb{R}$ une fonction définie autour du point $x_0$. On dit que $f$ possède un minimum local en $x_0$ si, pour tout $x$ proche de $x_0,$ $f(x_0)\le f(x)$. De manière similaire, $f$ a un maximum local en $x_0$ si $f(x_0)\le f(x)$ pour pour tout $x$ voisin de $x_0$.

Mathématiquement, ces notions sont exprimées comme suit : si $f:I\to\mathbb{R}$ et $x_0\in I$. Alors $f$ admet un

  1. minimum local en $x_0$ si il existe $\beta>0$ tel que $$ f(x)\ge f(x_0),\quad \forall x\in I\cap ]x_0-\beta,x_0+\beta[.$$
  2. maximum local en $x_0$ si il existe $\beta>0$ tel que $$ f(x)\le f(x_0),\quad \forall x\in I\cap ]x_0-\beta,x_0+\beta[.$$
  3. extremum local en $x_0$ si elle est minimum local ou maximum local en $x_0$.

Théorème Soit $f:I\to\mathbb{R}$ est une fonction defivable en un point $x_0\in I$. Si f admet un extremum local en $x_0$ alors $f'(x_0)=0$.

Théorème de Rolle

Le Théorème de Rolle est un résultat fondamental de l’analyse mathématique qui établit une relation entre les propriétés de dérivabilité d’une fonction et la valeur de sa dérivée.

Théorème de Rolle : Soit $f: [a,b]\to \mathbb{R}$ une fonction continue sur $[a,b]$ est derivable sur $]a,b[$ telle que $f(a)=f(b)$. Alors il existe $c\in ]a,b[$ tel que $f'(c)=0$.

Rolle

Théorème des Accroissements Finis

Un des grand théorème du cours sur les fonctions dérivables est le théorème des Accroissements Finis. C’ est l’un des piliers fondamentaux de l’analyse mathématique. Introduit par le mathématicien français Augustin-Louis Cauchy, ce théorème établit une relation cruciale entre la dérivée d’une fonction continue et les taux de variation sur un intervalle donné.

Théorème des Accroissements Finis : Soit $f: [a,b]\to \mathbb{R}$ une fonction continue sur $[a,b]$ est derivable sur $]a,b[$. Alors il existe $c\in ]a,b[$ tel que $$f(b)-f(a)=f'(c)(b-a).$$

L’interprétation géométrique du Théorème des Accroissements Finis est particulièrement instructive. La première forme (égalité) nous dit que, à un certain point $c$ dans l’intervalle $]a,b[$, la pente de la tangente en $c$ est égale à la pente de la corde reliant les points $(a,f(a))$ et $(b,f(b))$.

Soit $f: [a,b]\to \mathbb{R}$ une fonction continue sur $[a,b]$ est derivable sur $]a,b[$ telle $f’$ est bornee sur $]a,b[$. Alors $f$ est une fonction Lipschitzienne

Ensembles Dénombrables: Exercices

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Nous proposons un cours complet accompagné d’exercices corrigés passionnants, axés sur le fascinant domaine des ensembles dénombrables. Plongeons dans l’univers captivant de la cardinalité et de la comptabilité des ensembles infinis, en explorant en détail leur définition, leurs propriétés essentielles et leurs applications variées.

Définition et proprietes des ensembles dénombrables

Un ensemble $A$ est dit dénombrable s’il existe une bijection (correspondance un à un) entre les éléments de $A$ et les nombres naturels. Autrement dit, un ensemble est dénombrable s’il peut être « compté » de manière infinie tout en attribuant à chaque élément un numéro naturel distinct.

Exemples Concrets :

Soit $\mathbb{N}$ l’ensemble des nombres naturels et $k\ge 1$ un entier. Alors $\mathbb{N}$ est un ensemble dénombrable.

Pour $k=1$, on a $\mathbb{N}$ est denombrable. En effet, il suffit de prendre la bijection $\psi_1:\mathbb{N}\to \mathbb{N}$ et $f(n)=n$.

Pour $k=2$, on definie une fonction $\psi_2$ par: $\psi_2(0)=(0,0)$, $\psi_2(1)=(1,0)$, $\psi_2(2)=(0,1)$, $\psi_2(3)=(2,0)$, $\psi_2(4)=(1,1)$, $\psi_2(5)=(0,2)$, $\psi_2(6)=(3,0)$,….Maintenant pout tout $n\in\mathbb{N}$ et $0\le m\le n$, on pose $$ \psi_2\left(\frac{n(n+1)}{2}+m\right)=(n,m).$$ Ceci montre que $\mathbb{N}^2$ est dénombrable.

Considérons la carte $\psi_3:\mathbb{N}^2\to \mathbb{N}^3$ avec $\psi_3(n,m)=(n,\psi_2(m))$. Donc $\psi_3$ est une bijection. Ce qui montre que $\mathbb{N}^3$ est dénombrable. Par récurrence, il est facile de montrer que $\mathbb{N}^k$ est dénombrable.

Le produit d’un nombre fini des ensembles dénombrables est dénombrable

Soit $E_1,E_2,\cdots,E_k$ des ensembles dénombrables et soit $f_i:E_i\to \mathbb{N}$ des bijections pour tout $i\in\{1,2,\cdots,k\}$. L’application $f:E_1\times\cdots\times E_k\to \mathbb{N}^k$ définie par $$ f(x_1,\cdots,x_k)=(f_1(x_1),\cdots,f_k(x_k ) )$$ est bijectif. Ainsi $E_1\times\cdots\times E_k$ est dénombrable.

L’ensemble des entiers relatifs $\mathbb{Z}$ est dénombrable, car chaque entier peut être associé à un nombre naturel en utilisant une correspondance astucieuse.

Pour montrer que l’ensemble des entiers relatifs $\mathbb{Z}$ est dénombrable, nous allons établir une correspondance bijective entre les entiers et les nombres naturels. Cette correspondance astucieuse est souvent appelée « fonction de couplage » ou « diagonalisation ». Voici comment cela fonctionne :

Considérons la séquence suivante d’entiers : $$ 0,-1,1,-2,2,\cdots,-n,n,\cdots$$

Nous pouvons voir que chaque entier apparaît exactement une fois dans cette séquence. Maintenant, pour établir la correspondance avec les nombres naturels, nous associerons chaque entier à sa position dans cette séquence. En général, l’entier $n$ est en position $2n – 1$, et l’entier $-n$ est en position $2n$ dans la séquence.

Maintenant, nous pouvons construire une fonction $f : \mathbb{Z} \rightarrow \mathbb{N}$ qui associe chaque entier à sa position dans la séquence. Formellement : $$ f(n)=\begin{cases} 2n-1,& n\ge 1,\cr -2n,& n \le 0.\end{cases}$$

Cette fonction est une correspondance bijective entre les entiers relatifs et les nombres naturels. Chaque entier est associé à un unique nombre naturel, et chaque nombre naturel est associé à un unique entier.

La démonstration ci-dessus illustre comment une correspondance astucieuse entre les entiers relatifs et les nombres naturels permet d’établir la dénombrabilité de l’ensemble $\mathbb{Z}$. Cette méthode de correspondance est un exemple de la façon dont les mathématiques peuvent transformer des concepts apparemment complexes en des structures plus familières, permettant ainsi d’explorer les propriétés des ensembles infinis de manière rigoureuse.

L’ensemble des nombres rationnels $\mathbb{Q}$ est également dénombrable, car chaque fraction peut être reliée à une paire d’entiers.

Tout nombre rationnel peut être écrit de manière unique sous la forme $x=\frac{p}{q}$, où $q\ge 1$ et $p$ et $q$ sont premiers entre eux. Ainsi, nous avons construit un mappage biunivoque $f:\mathbb{Q}\to \mathbb{Z}\times\mathbb{N}$ . Puisque $\mathbb{Z}$ et $\mathbb{N}$ sont dénombrables, alors $\mathbb{Z}\times\mathbb{N} $, et donc $\mathbb{Q}$ est également dénombrable.

Propriétés et Subtilités

  • L’union, l’intersection et les images inverses d’ensembles dénombrables sont également dénombrables.
  • Les sous-ensembles d’ensembles dénombrables peuvent être finis, dénombrables ou non dénombrables.

Applications et Importance :

  • L’ensemble dénombrable est un outil fondamental dans l’étude de la taille des ensembles infinis. Il permet de comprendre comment différents ensembles infinis peuvent être comparés en termes de cardinalité.
  • Dans la théorie des ensembles, les ensembles dénombrables sont essentiels pour définir ce qu’est un ensemble fini, dénombrablement infini ou non dénombrablement infini.
  • Les ensembles dénombrables sont utilisés pour établir des résultats dans la topologie, la mesure et la probabilité.

L’ensemble dénombrable est un concept qui transcende les frontières entre l’arithmétique, l’analyse et la théorie des ensembles. Il nous invite à explorer la complexité des ensembles infinis tout en nous offrant des outils pour les comparer et les caractériser. Comprendre ce concept est une étape cruciale dans le cheminement mathématique, offrant des idées et des perspectives profondes qui enrichissent notre compréhension des ensembles et de leurs propriétés.

Exercices corrigés sur des ensembles dénombrables

Exercice 1: Montrer que l’ensemble des polynômes à coefficients entiers est dénombrable.

On note $\mathbb{N}_d[X]$ l’ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à $d$ à coefficients constants. A chaque $P\in \mathbb{N}_d[X]$ on associe la suite $(a_0,a_1,\cdots,a_d)$ de ses coefficients. entiers est dénombrable. On a donc construit une bijection de $\mathbb{N}_d[X]$ sur $\mathbb{Z}^{d+1}$. Comme $\mathbb{Z}^{d+1}$ est dénombrable alors $\mathbb{N}_d[X]$ est dénombrable. D’autre part, l’ensemble des polynômes à coefficients entiers est $ \cup_{d\in\mathbb{N}} \mathbb{N}_d[X]$, il est aussi dénombrable.

Exercice 2: Montrer que l’ensemble des sous-ensembles finis de $\mathbb{N}$ est dénombrable.

Pour chaque $n\in\mathbb{N}$, on pose $$ \mathscr{F}_n:=\{A\subset \mathbb{N}: |A|=n\}.$$ Si $\mathscr{F}$ est l’ensemble des sous-ensembles finis de $\mathbb{N}$, alors $$\mathscr{F}=\bigcup_{n\in\mathbb{N}} \mathscr{F}_n.$$ Il suffit donc de montrer que pour chaque $n$, $\mathscr{F}_n$ est dénombrable. En effet, soit $\Phi: \mathscr{F}_n\to \mathbb{N}^n$ l’application definie par: pour chaque $A\in \mathscr{F}_n$, $$ \Phi(A)=\{ (a_0,a_1,\cdots,a_n): a_i\in A,\;\forall i\}\in \mathbb{N}^n.$$ C’est une bijection. Ce qui montre que $\mathscr{F}_n$ est dénombrable, vue que $\mathbb{N}^n$ est dénombrable.